La galerie biarrote A Mano Studio sélectionne des d’objets d’exception fabriqués par des artistes, des artisans ou des designers qui renouent avec l’artisanat et questionnent le monde à travers des formes contemporaines et des matières sensibles. En lutte contre les formes et les pensées standardisées, la galerie cherche à renouveler les systèmes de diffusion classiques en proposant aux artistes de nouveaux territoires à explorer. Aux manettes, Anne Laure Lestage, diplômée de l’Ecole du Louvre, insuffle à sa galerie une fraîcheur et un charme revigorants. Nous aimons tout particulièrement sa sélection qui fait la part belle aux artistes locaux et lui avons posé quelques questions :
Anne Laure, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis la fondatrice d’A mano studio : une galerie d’art installée à Biarritz et un studio de création spécialisé en commissariat d’exposition, scénographie et décoration pour des particuliers et des entreprises.
Diplômée de l’Ecole du Louvre, j’ai travaillé pendant 12 ans à Paris au sein d’institutions culturelles et pour des maisons de luxe comme Hermès pour initier des projets artistiques avec des artistes et designers internationaux en Asie, Europe et Amérique. J’ai eu la chance de beaucoup voyager et de fréquenter des artistes et designers de cultures variées avec des rapports au monde personnels et loin des modes. Cela a beaucoup compté dans mon parcours et construit ma relation à la création.
Comment est né le projet A Mano Studio, nouvelle galerie d’art à Biarritz ?
A mano studio est né d’un besoin immense de renouer avec l’humain. Lorsque je vivais à Paris ou voyageais à l’étranger j’étais de plus en plus frappée par la standardisation des formes, des idées, des projets et du manque d’initiatives artistiques dans les petites villes. Avec A mano studio je tente de renverser cela en sélectionnant des œuvres d’artistes et des objets d’art entièrement faits-main et uniques.
Comment définirais-tu ton travail avec les artistes représentés dans la galerie ?
Attachés aux gestes de la main, nous recherchons des pratiques artistiques qui s’inscrivent à contretemps des créations industrielles, qui questionnent le monde à travers des formes contemporaines et des matières sensibles pour imaginer les projets de demain.
En veille constante sur la création contemporaine et internationale, j’ai développé ces dernières années une forte sensibilité pour les artistes et designers qui questionnent le geste artisanal, l’art domestique et la matière.
A travers des cycles d’exposition temporaires, la galerie et le studio offrent ainsi aux artistes la possibilité d’explorer le champ domestique à travers des recherches liées au monde quotidien. Accompagnés d’un réseau d’artisans local et international, nous créons des passerelles entre le geste artistique et les savoir-faire artisanaux afin d’imaginer des projets sensibles où l’humain, la rencontre, le partage et l’échange retrouvent une place privilégiée.
Qu’est-ce qui te plaît le plus sur la Côte Atlantique ?
Vivre proche de la nature en mouvement.
As-tu une senteur ou une plante particulièrement évocatrice pour toi ?
Depuis l’enfance, je suis attirée par l’odeur du pin… cela me rappelle les vacances d’été dans les Landes avec ma famille. Les balades sous les pins ombragés lorsque le soleil tape, les pignes de pins au sol et les pots de terre et de résine agrippés aux troncs des arbres. J’ai toujours trouvé le pin très gracieux.
Une adresse ou un lieu pour te ressourcer ?
La promenade de la plage des cavaliers à Anglet et l’auberge Etxe Berria à Hasparren. La nature d’un côté, les gens de l’autre.
Un livre ?
Les cahiers de dessins à la ligne de Tomi Ungerer, délicats, intelligents, drôles… Ils sont pour les enfants, mais je les conseille surtout aux adultes ! Ils sont en vente sur la galerie en ligne www.amanostudio.fr
Une personne ou une initiative qui t’inspire ?
Il y a tellement de personnes merveilleuses qui nous ouvrent l’esprit… Le plus récent, JMG Le Clézio, entendu hier à la radio, lire un poème Tang de Li Bai, qui met face à face un homme et une montagne. Le poète décrit un lieu d’immobilité et de majesté devant lequel l’être humain, dans sa faiblesse et son impertinence, ne peut que s’asseoir et regarder. Ca m’inspire.
Ton soin Océopin préféré ou celui qui te fait de l’oeil ?
Sans hésiter, l’huile de graines de pins maritimes qui me téléporte déjà en forêt …
Prochaine exposition, Raphaël Larre « le grand bain » à partir du 10 décembre