Marion Benoit vit et travaille à Saint-Vincent-de-Tyrosse dans les Landes. Artiste plasticienne et céramiste, Marion Benoit est diplômée de la Kunstakademie de Düsseldorf en Allemagne. Fille de photographe et petite nièce de Pierre Benoit – l’auteur de l’Atlantide – , elle façonne dans sa maison landaise qui porte le si joli nom de « Merveille » des objets oniriques et colorés qui empruntent souvent aux contes et à la mythologie. Son travail des émaux nous a particulièrement séduits et nous avons eu envie de la rencontrer :
Marion, peux-tu te présenter en quelques mots ?
C’est une question bien difficile. J’ai plus de facilité à comprendre les autres qu’à me définir moi-même. Je suis aussi une femme de 36 ans, artiste, maman. J’ai grandi entre Bordeaux et Hossegor, ensuite j’ai beaucoup vécu ailleurs, à Laramie dans le Wyoming, à Düsseldorf en Allemagne, à Buenos Aires en Argentine… et depuis 3 ans je suis de retour dans le sud-ouest de la France avec l’homme que j’aime dans la maison Merveille.
J’aime l’innocence, la franchise, la beauté, la simplicité, les sens. J’aime toucher et être touchée.
Comment définirais-tu ton travail ?
C’est une recherche de vie, de ce qu’est la beauté, de pourquoi quelque chose peut nous toucher. C’est se réveiller le matin, aller dans l’atelier, faire quelque chose avec les mains. C’est fermer les yeux le soir et avoir des couleurs et des formes plein la tête. C’est choisir entre 1000 idées sans trop réfléchir. C’est faire ce qui est marqué sur la liste et surtout ce qui n’est pas marqué dessus.
Qu’est-ce qui te plaît le plus sur la côte landaise ?
J’ai grandi à Bordeaux, mais c’est dans les Landes que se trouvent mon cœur et mes racines. Enfant, je venais ici tous les week-ends et les vacances, il n’y a jamais eu autre chose. Je me sens chez moi dans ces terres, je m’y sens libre aussi. Quelqu’un m’a dit que c’était impossible de ne pas faire ce qu’on aime quand on vit ici, comme si cette région était ensorcelée. C’est vrai qu’il y a quelque chose d’un peu magique.
Tu as créé Maison Merveille, qui est ta marque de céramiques, mais aussi ta maison, raconte nous comment est né ce projet?
Je l’ai plutôt redécouvert. En recherchant dans les archives régionales, j’ai retrouvé le nom de notre maison de famille « Merveille ». Un généalogiste que j’ai questionné m’a parlé de la première personne qui avait habité cette maison au 18ème siècle. Quand on lui demandait comment il se portait, il répondait toujours « à merveille » et il nomma la maison ainsi.
Je venais dans cette maison à Saint-Vincent-de-Tyrosse enfant pour rendre visite à mes grands-parents. A l’époque je ne trouvais pas cette maison très merveilleuse. Il y a environ 10 ans j’ai eu envie de lui redonner vie et c’est dans ce cadre qu’il y a 4 ans que j’ai commencé à créer des œuvres en céramique pour cette maison.
As-tu une senteur ou une plante particulièrement évocatrice pour toi ?
Les senteurs c’est magique, ça nous fait revivre des lieux et des moments qu’on adore. Il y a un vinaigre de toilette de la marque Dyptique qui a l’odeur de la salle de bain de ma grand-mère, qui me fait me sentir totalement en sécurité. J’adore aussi la rose de Damas, c’est une senteur dont la douceur est aussi grande que la puissance.
Une adresse ou un lieu pour te ressourcer ?
Pour mon anniversaire, je veux toujours aller au Jaizkibel, juste après la frontière de l’Espagne. C’est un endroit où j’ai l’impression de revivre toute l’histoire de la terre.
Un livre ?
Je suis dyslexique et ne me suis jamais bien réconciliée avec la lecture. Je lis des histoires pour mon petit garçon de 2 ans et le livre que je préfère s’appelle « Koi ke bzzz ? » de Carson Ellis… Et beaucoup de recettes d’émaux de céramique !
Une personne ou une initiative qui t’inspire ?
Tal R, un peintre danois que j’ai eu comme professeur pendant mes études à la Kunstakademie de Düsseldorf. Je repense souvent à lui, à des choses qu’il m’a dites et qui résonnent encore dans mon quotidien.
Ton soin Océopin préféré ou celui qui te fait de l’oeil ?
La crème ! En plein hiver, j’ai envie de mettre des masques hydratants en couche très épaisse. Je trouve qu’il n’y a rien de mieux pour redonner vie à ma peau.
Credit Photo : Claudia Lederer
Très inspirant, je demeure aux Etats Unis, j ai une maison à Soulac sur Mer, je n’y suis pas retournée depuis 2019, et l’Epidémie Covid fait toujours rage, quand reverrai-je ma maison, la mer magnifique, les forêts de Pins et leurs senteurs…… tout cela me manque beaucoup, Marion m’a fait penser en parlant de sa maison et des Landes, à l attachement que je porte moi aussi pour notre si belle région. C’est fantastique d’y voir de jeunes artistes venir y habiter et travailler .
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